FR EN

Toute l'actualité d'Altij

23.04.2024 14:16

Cybersécurité: Un partenariat Franco-Britannique stratégique.

Présentation de l'étude coordonnée par Altij : "Cybersécurité : Alliance franco-britannique, les...


Cat: Droit des Affaires et de l'Entreprise, Droit des sociétés , Droit des Technologies Avancées, Les essentiels, Veille Juridique
15.04.2024 08:54

Le cybersquatting revient en force : comment se protéger ?

En 2023, l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle a enregistré une hausse...


Cat: Droit de la Propriété Intellectuelle, Brevets, Droit d’auteur et propriété littéraire et artistique , Propriété industrielle (Marques, Dessins et modèles), Droit des Affaires et de l'Entreprise, Les essentiels, Veille Juridique
22.03.2024 10:34

DEEP FAKES PORNOGRAPHIQUES : Que dit la loi ?

La diffusion de deepfakes pornographiques mettant en scène la chanteuse Taylor Swift à la fin du...


Cat: Droit de la Propriété Intellectuelle, Droit des Technologies Avancées, Droit Social, Veille Juridique
20.03.2024 14:52

Cession de marque : Les dangers de la gratuité !

La Cour d’appel de Paris vient de confirmer que la cession des titres de propriété industrielle...


Cat: Droit de la Propriété Intellectuelle, Propriété industrielle (Marques, Dessins et modèles), Veille Juridique
19.03.2024 14:25

Altij Avocats au Forum International de Cybersécurité

Du 26 au 28 mars 2024, l'équipe ALTIJ sera présente aux côtés de notre legal...


Cat: Données - Bases de données – RGPD / DPO - Big Data et intelligence artificielle, Droit de la Propriété Intellectuelle, Droit des Technologies Avancées, Informatique, libertés et vie privée , Veille Juridique
15.02.2024 11:10

Les enjeux de souveraineté des données de santé en France

L’Internet Society France demande l’annulation de la délibération de la CNIL autorisant...


Cat: Données - Bases de données – RGPD / DPO - Big Data et intelligence artificielle, Recours collectifs, Veille Juridique
12.02.2024 16:49

Congés payés : Les règles d’acquisition ont changé !

Le Conseil constitutionnel s’est prononcé à son tour (2/2)


Cat: Droit Social, Contentieux prud'homal et licenciements , Droit pénal du travail , Hygiène, Santé et sécurité , Relations individuelles et contrat de travail, Les essentiels, Veille Juridique
voir les archives ->
< CNIL : France CHARRUYER était membre du comité de sélection du "Bac à sable" intelligence artificielle
24.11.2023 14:16 Il y a: 162 days
Categorie: Droit de la Propriété Intellectuelle, Veille Juridique
Auteur : Morgane CUETO, France CHARRUYER

Marque : The 80/90's are back !

La marque à l'épreuve du temps


A l’heure de la seconde main, le vintage est consommé sans modération, non sans une pointe de nostalgie de la créativité incarnée par ces années là.

 

Marques d’entretien (BONUX), marques de vêtements (K-Way, BUFFALO, CHIPIE), modèles de sacs (la fameuse Banane), reviennent en force dans les rayons et nos dressings.

 

Mais que sont devenues ces marques, déposées, enregistrées et exploitées il y a plus de 20 ans, avant de tomber dans l’oubli ? Leur notoriété juridique a-t-elle transcendé les générations et confère-t-elle des droits particuliers à leurs titulaires ?

 

Pour rappel, la marque est un titre de propriété industrielle, renouvelable tous les 10 ans, qui confère un monopole à son titulaire, sous réserve qu’il en fasse une exploitation réelle, sérieuse, et continue.

 

Qu’en est-il lorsque la marque n’a pas été renouvelée, exploitée, surveillée et/ou défendue pendant plusieurs décennies ? Quelle est la validité des dépôts de marques parasitaires qui ont pu survenir dans l’intervalle ? Comment réactiver les droits lorsque la tendance remet la marque au goût du jour ?

 

Le tribunal de l’Union européenne a tenté de répondre à ces questions dans le cadre de l’affaire NEHERA (TUE, 6 juillet 2022, Off. T-250/21-Zdut/EUIPO).

 

La belle endormie NEHERA est une marque de vêtements slovaque, qui a connu un succès sans précédent dans les années 30, sous l’égide de son fondateur Jan NEHERA.

 

Entrepreneur pionnier, il a créé un véritable empire du prêt à porter, contrôlant chaque étape de la création, de la production à la vente au détail, à une époque où les boutiques de vêtements n’existaient pas. S’en suit une véritable success story, la marque notoire ayant conquis l’Europe, les Etats-Unis, et même l’Afrique, avec ses 130 boutiques réparties dans le monde.

 

La marque tombera dans l’oubli, emportée brutalement par la Seconde Guerre mondiale et l’arrivée du Communisme (l’entreprise a été nationalisée en 1946), avant d’être (re)découverte et ressuscitée par une jeune publicitaire du nom de Ladislav Zdut, qui rachète les droits en 1998, avant de procéder à un nouveau dépôt de marque en 2013 (Marque figurative de l’Union européenne Nehera n° 011794112, déposée notamment pour des vêtements en classe 25).

 

En juin 2019, les ayant-droits de Jan NEHERA ont introduit une demande en nullité contre cette marque, en invoquant la mauvaise foi de Ladislav Zdut et en rappelant que le fondateur de cette griffe avait déposé une marque nationale identique, dans les années 30, en Tchécoslovaquie. D’après eux, la marque NEHERA a conservé toute sa notoriété, nonobstant l’absence d’exploitation continue justifiée par l’Histoire.

 

Faute de preuve de la mauvaise foi de Ladislav Zdut, l’EUIPO a d’abord rejetée la demande en nullité, avant d’être accueillie par la Chambre des recours.

 

Ladislav Zdut a donc formé un recours, devant le Tribunal de l’Union, et demandé de constater l’absence de droits antérieurs de la famille NEHERA, avec succès.

 

Ainsi, le Tribunal a estimé que :

 

- La mauvaise foi de Monsieur Ladislav Zdut lors du dépôt de la marque litigieuse n’a pas été démontrée. 

 

- La prise en considération des éléments de contexte (notamment historiques), de la protection juridique des droits antérieurs invoqués et de la renommée de la marque NEHERA sous l’empire du grand-père fondateur ne permet pas de caractériser une intention parasitaire de Monsieur Ladislav Zdut, dès lors que ces éléments ne pouvaient pas être parfaitement connus de ce dernier (et pour cause : les éléments de contexte attestent l’absence d’archives ..).

 

Par conséquent, le Tribunal a estimé que :

 

- Ladislav Zdut n’a pas eu l’intention de porter atteinte à la marque NEHERA ; il est même établi que le choix volontaire porté sur cette marque oubliée consacre un double hommage à l’âge d’or de l’industrie textile tchécoslovaque et à son fondateur ;

 

- les ayants-droits de Monsieur Jan NEHERA ne prouvent pas l’existence de droits antérieurs (la marque nationale antérieure ayant été radiée en juin 46) et ne justifie pas de la renommée ni de la marque ni du nom patronymique de son créateur, au jour du dépôt de la marque litigieuse.

 

Le Tribunal a donc admis que Monsieur Ladislav Zdut avait fourni des efforts propres et personnels pour faire renaître la marque de ses cendres et lui redonner sa fonction essentielle de d’indication d’origine. Il a donc restauré la renommée de la marque à ses seuls frais, renommée dont il avait connaissance mais qui n’existait plus au jour du dépôt.

 

La demande en nullité est donc rejetée. 

 

A la lumière de cette affaire, on ne rappellera jamais assez que la marque est un droit laborieux, et il appartient au titulaire de la protéger, de la défendre pour la valoriser et de faire fructifier sa notoriété.

 

 

Notre équipe IP vous accompagne pour déposer, surveiller et défendre vos marques, vous aider à en faire un véritable actif immatériel à forte valeur ajoutée et vous assiste pour entretenir, étayer et développer votre notoriété.

 

Découvrez nos formations IP / IT en partenariat avec notre legal lech Trust by Design.